Mis en ligne le 28 Avril dernier, le projet « Congo in Coversation », qui est un reportage collaboratif inédit et inventé par le photographe Canado-britannique Finbarr O’Reilly en collaboration avec 9 photographes de la RDC, a gagné le onzième prix Carmignac pour le photojournalisme. Parmi les collaborateurs, 4 photographes de la ville de Goma, dont Moses Sawasawa, Arlette Bashizi, Pamela Tulizo, Ley Uwera et Bernadette Vivuya ont amené leur pierre à l’édifice.
Par David Kasi
Le onzième prix Carmignac du photojournalisme, qui soutient la production d’un photoreportage de 6 mois par le lauréat et publié ensuite dans une monographie, a été attribué Finbarr O’Reilly, initiateur de la série des photoreportages « Congo in Conversation », consacré uniquement à la République Démocratique Du Congo.
Les photographes de Goma racontent leur histoire
En janvier 2020, Finbarr a décidé de rejoindre la RDC pour un long reportage photo de 6 mois. Pour cause du corona virus qui a atteint l’Afrique et la RDC en Mars, il décide de rentrer à Londres. Pendant ce temps, l’épidémie d’Ebola aussi renait à l’Est du Pays. Pour raconter les défis auxquels font face les congolais, ce journaliste chevronné décide de collaborer avec plusieurs photographes et journalistes basés en RDC. Reposé sur un site internet crée spécifiquement, « Congo in conversation » est un flux inédit d’écrits, de reportages photos et des vidéos.
Moses Sawasawa a travaillé sur « l’économie informelle du Congo » en se basant sur le marché Kituku. « Je voulais montrer comment les millions de congolais dépendent d’une manière ou d’une autre des échanges quotidiens ou du commerce de rue », déclare-t-il dans son reportage. « Nous ne pouvons pas nous offrir le luxe de la distanciation sociale ou du confinement pendant des jours et des semaines » poursuit-il en parlant des gestes barrières qui sont difficile à respecter pour cause des conditions de vie.
Travaillant plus sur les questions sociales et l’image de la femme, Pamela Tulizo a offert à « Congo in conversation » son projet « conscience noire ». « Cette enquête sur notre conception des femmes et de la beauté africaine m’a permis d’explorer le territoire de notre estime personnelle et de notre confiance en soi », a-t-elle souligné.
Bernadette Vivuya, très attachée au monde culturel et qui est une journaliste-réalisatrice, a parlé « Les danseurs clandestins de Goma ». Dans une vidéo de 1 minute 51’, elle montre comment 3 danseurs doivent trouver des solutions créatives pour poursuivre l’entrainement pendant que les activités sociales sont restreintes.
Quant à Arlette Bashizi, elle se tachée sur « Goma dans l’obscurité ». Dans ce reportage photo, elle veut montrer les difficultés des Gomatraciens à avoir l’électricité. « Nous avons beaucoup de coupures de courant à Goma. Nous y sommes habitués mais elles rendent la vie difficile, surtout la nuit, et c’est encore pire maintenant que nous sommes enfermés toute la journée. Pas d’électricité, cela veut dire que nous ne pouvons pas charger nos portables et nos ordinateurs, regarder la télévision ou utiliser internet », précise-t-elle. Le travail de Ley Uwera n’est jusque-là pas dévoilé.
Mis régulièrement à jour, « Congo in conversation » permettra de découvrir comment la RDC endure la crise sanitaire de la Covid 19, s’adapte aux réalités et racontera les défis humains, sociaux et écologiques que le Congo affronte au quotidien. Ce projet a connu aussi la participation de plusieurs grands de la photographie congolaise, entre autres, Justin Makangara, qui a parlé de « Kinshasa en confinement », Al- Hadji Kudra Maliro, correspondant de l’AFP à l’Est de la RDC, Baron Nkuy et Steve Wembi.