Les enseignants de la ville de Goma étaient face au gouvernement provincial du Nord-Kivu ce vendredi 18 octobre 2019 à Goma, dans une assemblée extraordinaire de crise.
La recherche de pistes de solutions afin que les enseignants reprennent le chemin de l’école, était au centre des échanges pilotés par madame Prisca Luanda, ministre provincial en charge de l’éducation au Nord-Kivu.Au cours des pourparlers, les enseignants venus de tous les coins de la province sont restés unanimes sur une principale recommandation adressée au gouvernement provincial.
Il s’agit de la prise en charge des enseignants non payés (NP), les NU(nouvelles unités) et la revue à la hausse de leur salaire mensuel, pour ceux qui sont mécanisés et budgétisés.
Cela après lecture en intégralité de la sirculaire réaménagée sur les frais scolaire pour l’année 2019-2020, par le directeur provincial du service de contrôle et de paie des enseignants(Secop)à l’intention des enseignants.
Parmi les points sensibles qui ont divisé les deux camp, figure la suppression des frais de motivation dans les écoles maternelles, primaires et secondaires publiques.
Ce, faisant allusion au sort réservé aux enseignants non pris en charge par l’État Congolais.
En réponse, le ministre provincial de l’éducation a rassuré les enseignants de la mise en place d’une commission d’étude de la question.
Pour madame Prisca Luanda, la comission se chargera de mener des plaidoyers auprès de la hiérarchie, grâce aux recommandations formulées par les enseignants, pour trouver une solution adéquate à leurs revendications.
Pendant ce temps, le gouvernement provincial du Nord-Kivu par l’entremise du ministère de l’éducation, promet de recenser les enseignants nouvelles unités en vue de les mécaniser.
Pour ce qui est des enseignants mécanisés non payés mais non budgétisés, leurs préoccupations seront aussi résolues, rassure madame Prisca.
Pour leur part, les enseignants sont restés sur leur soif.
En effet, visiblement, les grévistes s’attendaient à une solution immédiate.
» Nous ne sommes pas satisfaits des promesses faites par le gouvernement provincial. Aucune solution n’est trouvée. Nous reprenons notre marche pacifique dès demain. » lâche un enseignant applaudi par ses pairs qui l’entouraient devant la porte de la grande salle du Collège Mwanga qui a servi de cadre à l’Assemblée.
Une position qui n’est pas partagée par tous les enseignants présents au rendez-vous.
» Nous appelons tous les enseignants à la patience. Il est vrai qu’une bouche qui a faim n’a pas besoin de discours, mais la résolution prise par les autorités est promettant. On ne pouvait pas trouver une solution sur le champ. Il était, d’ailleurs, question de venir recueillir les recommandations des enseignants pour trouver des solutions. Nous pensons qu’on aura des solutions dès que les recommandatios seront soumises à la hiérarchie. », Adoucie patient Rafiki, président de la synergie des syndicats des enseignants des écoles protestantes en province du Nord-Kivu.
Dans la foulée, une autre partie d’enseignants, qui accusent certaines écoles catholiques et officielles d’avoir repris les cours pour boycotter la mesure de gratuité de l’enseignement, tient mordicus au mouvement de grève comme seul moyen de mettre pression pour qu’ils recouvrent leur droit.
» Cette réunion est un non événement.
Ces écoles qui ont repris sont nostalgiques de la prime de parents. Elles demandent déjà aux parents de payer la prime. Nous respectons la mesure du chef de l’État. L’enseignement est gratuit. Tout ce que nous demandons c’est la prise en charge des enseignants non payés et surtout nous les nouvelles unités. » Durcie Shamavu innocent un des enseignants en colère.
Notons, madame prisca Luanda, ministre provincial de l’éducation, a appelé les enseignants à la reprise des activités scolaires dès ce samedi 19 octobre 2019.En même temps, une bonne partie d’enseignants optent pour la reprise du mouvement de grève à commencer par la même date(19 octobre).
En rappel, les enseignants des écoles publiques de la ville de Goma sont en grève depuis maintenant plus de deux semaines.
La synergie des syndicats des enseignants du Nord-Kivu a servi de pont entre enseignants, grévistes, et gouvernement provincial pour l’assemblée qui a vue les deux parties se séparer dos à dos.
Dossier à suivre…
-Par Jospin Hangi