Après des affrontements ayant entraîné le déplacement de populations dans des camps à l’ouest de Goma, le lieutenant général Fall Sikabwe, commandant des opérations militaires au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, a convoqué une réunion urgente le 27 septembre. Cette rencontre, qui s’est tenue à Goma, rassemblait les forces terrestres, les FARDC, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le commandant de la 34e région militaire et deux commandants des Wazalendo, un mouvement d’autodéfense.
L’objectif principal de la réunion était d’éclaircir les incidents survenus à Shovu, suite à des tensions entre les FARDC et les Wazalendo dans les collines surplombant la cité de Sake, dans le territoire de Masisi. Fort heureusement, le calme est rapidement revenu et un terrain d’entente a été trouvé, permettant aux deux forces de s’accorder sur la poursuite des opérations militaires contre le M23, soutenu par le Rwanda.
Le lieutenant colonel Guillaume Njike Kaiko, porte-parole des FARDC au Nord-Kivu, a souligné l’importance de la collaboration : « L’autorité a expliqué aux Wazalendo qu’il s’agit bel et bien d’un incident. Les relations entre les Wazalendo et les FARDC évoluent très bien. Nous n’avons qu’un seul ennemi, le M23-RDF. »
De leur côté, des commandants Wazalendo ont confirmé que le malentendu avait été résolu. Ngoa Luanda, un commandant Muzalendo, a déclaré : « Mes éléments ont commis quelques erreurs. C’était un malentendu militaire, et nous avons trouvé une solution. Je rassure la population qu’il n’y a aucun problème entre nous. Nous travaillons main dans la main avec les FARDC. »
Un autre leader de l’APCLS a également appelé au calme, qualifiant l’incident de « petit incident technique déjà résolu. »
Dans un communiqué daté du 25 septembre, le mouvement d’autodéfense APCLS, dirigé par le général autoproclamé Buingo Karairi, avait déploré les pertes matérielles et humaines causées par les affrontements, précisant que l’un de ses postes avait été ciblé par les FARDC. L’APCLS a rappelé son engagement à défendre Goma contre le M23.
Les échanges de tirs ont fait trois morts et plusieurs blessés parmi les Wazalendo(patriotes). Ces volontaires pour la défense de la patrie, mobilisés depuis 2022, se sont unis aux forces armées de la RDC pour former un front contre l’agression rwandaise et l’occupation des territoires congolais par le M23.
Alors que les forces unies se préparent à faire face à la menace persistante du M23, malgré une stabilisation apparente dans les camps de déplacés à Rusayu, près de Mugunga, l’inquiétude persiste. De nombreuses familles, qui avaient fui la violence, commencent à rentrer, mais les responsables des camps signalent des décès et des blessés. La crainte de nouvelles attaques plane encore sur ces populations vulnérables, qui aspirent à un retour durable à la paix.
Jospin HANGI