Dans le tumulte politique congolais, certaines figures émergent et disparaissent, souvent marquées par le scandale et la controverse. Denise Mukendi, plus connue sous le nom de Denise Dessauchoy, est l’une de ces personnalités. Ancienne journaliste et influenceuse, elle a su naviguer dans les méandres du pouvoir en République Démocratique du Congo, avant de voir son étoile pâlir face à des accusations graves et des échecs politiques retentissants.
Denise Desauchoy s’est d’abord fait connaître sur les réseaux sociaux, où elle a captivé un public friand de récits audacieux et de prises de position tranchées. Son engagement politique l’a propulsée sur le devant de la scène, la positionnant comme une proche du pouvoir en place. Pourtant, son ascension a été marquée par une série de faux pas, notamment son fameux dérapage où elle se moque des femmes victimes de violences sexuelles au Nord-Kivu. Ce moment, devenu viral, a terni son image et a révélé une insensibilité qui ne passe pas inaperçue dans un pays où les violences faites aux femmes sont omniprésentes.
En février 2020, Denise Desauchoy s’est illustrée par des propos d’une insouciance déroutante, allant jusqu’à faire l’apologie de la violence sexuelle à l’encontre des femmes du Nord-Kivu. Dans une vidéo devenue virale, elle a non seulement dépeint les victimes de conflits armés comme des êtres sans dignité, mais a également insinué que ces femmes « offrent leurs bouches et leurs vagins », minimisant ainsi l’horreur des violences qu’elles subissent.
Sa réaction, loin d’être un appel à la solidarité, a été une provocation qui atteint le cœur des injustices dont sont victimes ces femmes. En utilisant un langage aussi vulgaire, Dessauchoy avait montré une méconnaissance crasse des souffrances endurées par les victimes.
Son comportement soulève des questions sur la capacité de certains leaders à représenter et défendre les intérêts des plus vulnérables. En agissant de la sorte, elle ne fait pas seulement preuve d’insouciance, mais aussi d’un profond mépris pour la souffrance humaine.
Les élections législatives nationales et provinciales de 2023 ont été un désastre pour Dessauchoy. Sa tentative d’atteindre des sommets politiques s’est soldée par une défaite cuisante, suivie d’une douche froide lors des élections sénatoriales et des gouverneurs au Kasaï central.
En décembre 2023, alors que le pays se prépare pour des élections générales, son nom résonne au sein de l’opinion publique, mais pas pour les raisons qu’elle espérait.
Durant la campagne électorale Desauchoy s’est mise en avant comme la voix des sans-voix, évoquant les défis pressants auxquels la population était confrontée dans la province du Kasaï central. Elle a relancé les activités de sa Fondation, affirmant vouloir répondre aux besoins urgents des habitants du Kasaï-Central. Ses promesses de changement et de progrès ont séduit de nombreux électeurs, lui conférant une image de leader dynamique et engagé.
Cependant, l’issue des élections a été désastreuse pour Dessauchoy. Les résultats ont révélé une réalité bien différente de ses aspirations. Après avoir investi d’importantes ressources dans sa campagne, tant sur le plan financier qu émotionnel, sa défaite a été un coup dur. Les rumeurs de sa dépression post-électorale ont commencé à circuler, faisant écho aux échecs qui l’accablent.
La transition d’une campagne électorale pleine d’espoir à une réalité de désillusion peut être dévastatrice. Pour Dessauchoy, qui avait promis tant de choses à sa communauté, le sentiment d’échec était palpable. La pression d’être une figure publique et d’avoir à justifier ses promesses non tenues a sans doute contribué à son état émotionnel.
C’est dans ce contexte déjà trouble qu’une vidéo choquante a refait surface en septembre 2024, où Dessauchoy se vante d’avoir orchestré la violence sexuelle subie par Jacky Ndala, un opposant politique proche de Moïse Katumbi, à l’époque, arrêté en 2021 par les services de renseignements. Cette confession, teintée de mépris et de provocation, a suscité une onde de choc. Dans un pays où la violence politique et les abus de pouvoir sont monnaie courante, de telles déclarations ne peuvent être prises à la légère.
Jacky Ndala, dans son témoignage poignant, décrit les horreurs qu’il a subies, lui et sa famille, à cause de son engagement politique. Ses mots résonnent comme un cri d’alarme sur la brutalité du système, mais aussi sur les dangers qui guettent ceux qui osent s’opposer à un régime en place.
Dans une vidéo choquante, au cours de ce mois, Denise Dessauchoy a déclaré être « intouchable » par la justice congolaise, affirmant que tous, des officiers de police aux magistrats, lui seraient loyaux. Ces propos, visant la journaliste Paulette Kimuntu, ont suscité une onde de choc au sein d’une communauté qui valorise l’unité et la diversité culturelle. Cette attitude, couplée à ses nombreuses controverses sur les réseaux sociaux, remet en question ses capacités à diriger le Kasaï central.
Est-elle vraiment apte à représenter une province ?
Après ses échecs électoraux, Dessauchoy a annoncé son retour en Belgique, évoquant un besoin de se retirer des projecteurs. Cette décision soulève des interrogations : s’agit-il d’une fuite face à des conséquences judiciaires potentielles, ou d’une simple retraite stratégique pour mieux préparer un retour ? Les rumeurs d’un avis de recherche à son encontre, circulant sur les réseaux sociaux, ajoutent à l’incertitude entourant son avenir.
Denise Desauchoy semble naviguer dans un jeu complexe, où les lignes entre allégeance, pouvoir et trahison sont floues. Si elle prétend être victime de son propre échec, ses actions et ses déclarations laissent transparaître une volonté de nuire, non seulement à ses adversaires politiques, mais aussi à l’image d’un pouvoir qu’elle prétendait servir. Cette dynamique soulève une question cruciale : qui tire vraiment les ficelles derrière cette femme en proie à ses contradictions ?
Ses déclarations, à la fois provocatrices et déshumanisantes, ont suscité une indignation générale, définissant le débat sur les droits des détenus en RDC. Alors que le Conseil Supérieur de la Communication et des Médias impose un embargo de 45 jours, des défenseurs des droits humains restent en émoi, interrogeant les vérités cachées derrière ces révélations et les conditions de détention alarmantes qui persistent en RDC. Cette affaire, au-delà des individus impliqués, soulève des questions cruciales sur la justice et la dignité humaine.
La saga Denise Dessauchoy illustre les dérives d’un paysage politique congolais où les ambitions personnelles se heurtent à des réalités brutales. Qui est vraiment Denise Dessauchoy ? Une opportuniste, une victime, ou un symbole des luttes internes d’un système politique en déliquescence ? Les réponses à ces questions pourraient bien façonner l’avenir du Kasaï et au-delà.
Denise Desauchoy, figure controversée, a non seulement assumé ses propos insultants envers les femmes violées au Nord-Kivu, mais aussi son implication dans des actes de violence sexuelle, notamment la sodomie de Jacky Ndala. Bien qu’elle ait frôlé le pouvoir en tant que gouverneur potentiel d’une province congolaise, la question de sa légitimité se pose, surtout maintenant qu’elle réside à l’étranger et détient la nationalité belge.
Jospin HANGI