Au total, 1 685 détenus, majoritairement des malades, ont bénéficié d’une libération conditionnelle, en réponse à une décision du ministre d’État chargé de la Justice, Constant Mutamba dimanche 22 septembre 2024.
Cette initiative, bien que saluée par certains comme un acte humanitaire, intervient dans un contexte de crise profonde au sein de la prison. Makala a récemment été le théâtre d’une tentative d’évasion survenue dans la nuit du 1er au 2 septembre, qui a coûté la vie à 129 prisonniers.
Le gouvernement a qualifié cet incident de « sévère rappel » des conditions de vie alarmantes dans les établissements pénitentiaires.
« Suivant les instructions du Magistrat Suprême, son Excellence Félix Tshisekedi sur le désengorgement des prisons et cachots, et en exécution du Programme d’actions du Gouvernement Suminwa Judith , le Minetat de la Justice Constant Mutamba a encore procédé ce dimanche 22 septembre, à la libération de 1685 prisonniers malades graves à la Prison de Makala. Le processus va se poursuivre avant d’entamer l’intérieur du pays », a annoncé le cabinet du ministre de la justice
Les familles des détenus libérés expriment un mélange de joie et de soulagement, alors que d’autres restent circonspects, craignant pour la sécurité de leurs proches. « C’est une chance inespérée pour ceux qui souffrent derrière ces murs », déclare une mère, les yeux brillants d’émotion. « Mais il faut aussi s’assurer que cela ne cache pas des problèmes plus graves. »
Les opérations de libération des détenus à la prison de Makala ont eu lieu entre 14h et 20h, avec le soutien logistique du ministère de la Justice et de la société Transco. Les détenus en détresse ont reçu une attention médicale spéciale. Le ministre Constant Mutamba a exprimé son indignation face aux conditions critiques des malades, ordonnant des actions immédiates pour désinfecter la prison et assurer l’approvisionnement en médicaments.
Les conditions de détention à Makala sont souvent décrites comme inhumaines, avec une surpopulation chronique et un accès limité aux soins médicaux. La libération de ce dimanche pourrait être perçue comme un pas vers une réforme nécessaire du système pénitentiaire, même si beaucoup restent sceptiques quant à la pérennité de ces changements.
Des organisations de défense des droits humains ont appelé à une enquête approfondie sur les événements tragiques de septembre, ainsi qu’à des réformes significatives pour améliorer la vie des prisonniers. « La libération de ces détenus est une première étape, mais il est crucial de veiller à ce que justice soit faite pour ceux qui ont perdu la vie », souligne une ONG locale.
Alors que le ministre Constant Mutamba annonce cette libération comme un geste de clémence, les regards se tournent vers l’avenir. Les défis restent immenses, mais l’espoir d’un système pénitentiaire plus juste et humain prend racine, même dans les moments les plus sombres.
La libération de 527 autres détenus à Makala en août 2024 par Constant Mutamba s’inscrit dans un effort plus large pour remédier à la crise de surpopulation dans cette prison, qui abrite près de 15 000 personnes pour une capacité de seulement 1 500. Alors que les conditions de vie restent préoccupantes, le gouvernement s’engage à améliorer la situation avec la distribution de matelas et la construction d’une nouvelle prison à Maluku. Ces initiatives soulignent la nécessité urgente de réformes dans le système pénitentiaire congolais, en quête de dignité pour tous les détenus.