- Par Jospin HANGI
Refuge et Réunification, l’Orphelinat la Compassion Open Springs face aux défis de la Guerre !
La situation humanitaire se dégrade davantage autour de la ville de Goma suite à l’afflux de déplacés de guerre en provenance de Sake, dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu dans l’est de la RDC. En seulement une semaine, au moins 135 mille habitants de la cité de Sake se sont déplacés vers la ville de Goma, selon les chiffres du haut-commissariat de l’ONU aux réfugiés. Des femmes et enfants ou des enfants seuls sont visibles sur la route Goma-Sake à pied. Parmi les centres qui accueillent ces enfants victimes de la guerre du M23-RDF au Nord-Kivu figure l’orphelinat la Compassion open Spring.
Il faut parcourir 27 kilomètres pour atteindre les sites de refuge ou de grâce une famille d’accueil. Plusieurs enfants sont alors séparés de leurs familles soit en cours de route ou encore dans les sites de déplacés de Lushagala et de Bulengo qui regorgent déjà plusieurs centaines des milliers de personnes déplacées.
Insécurité dans les camps de déplacés
Des abris provisoires à une précarité sans précédent en passant par les risques sécuritaires permanents, les sites de Bulengo et Lushagala ne rassurent pas les déplacés.
En effet, dans ces camps situés à l’ouest de la ville volcanique résonnent des sons de détonations d’armes lourdes et des bombardements venus des champs de combats entre les FARDC et le M23 soutenu par le Rwanda. Les engins explosifs qui sont tombés dans la cité de Sake, d’autres dans les quartiers Mugunga et lac vert dans la ville de Goma depuis maintenant deux semaines ont provoqué une psychose dans les camps de déplacés.
Des personnes qui ont fui les atrocités armées se retrouvent encore exposées à la menace étant donné que les affrontements se déroulent dans les agglomérations de Sake. Les bombes larguées par les combattants du M23 tombées sur Mugunga et lac vert la semaine dernière ont eu des conséquences sur la psychologie des enfants déplacés.
Du calvaire à une cité de refuge
Basé dans le quartier MUGUNGA, l’orphelinat la compassion Open springs qui encadre aussi des enfants déplacés séparés de leurs familles, s’est retrouvé dans l’obligation de déménager temporairement vers le centre de la ville.
Afin de préserver l’équilibre mental des enfants qui ont perdu leurs parents et ceux qui sont victimes des affres de guerre et des violences armées, cet établissement a trouvé un endroit sûr et spacieux au quartier Himbi dans la commune de Goma.
Ici, plus de 100 enfants vivent dans une ambiance conviviale. Après une semaine sans fréquenter leur école située à Mugunga suite aux tensions sécuritaires, les enfants sont contents de reprendre les cours. Il est 15h, nous rencontrons madame Merveille Akonkwa qui s’occupe de la protection des enfants à l’orphelinat la compassion.
Elle nous parle du contexte dans lequel une dizaine d’enfants se sont retrouvés parmi les orphelins pris en charge par son institution depuis l’intensification des mouvements des déplacés venus de Sake, pourquoi la délocalisation du centre vers Himbi et des défis auxquels l’établissement fait face.
» Nous sommes à Himbi à cause des combats qui ont touché la cité de Sake depuis presque un mois. On a déménagé parce qu’il y avait une bombe qui est tombée juste à côté de l’orphelinat, ce qui nous a mis vraiment dans l’insécurité et les enfants et nous-même. La vie des enfants était en danger. Déménager et aller un peu loin étaient notre mesure de prévention pour, évidemment, répondre à la frustration des enfants.
Les enfants entendaient les détonations d’armes. Les enfants voyaient tout. Au moindre bruit du portail les enfants commençaient à paniquer disant que c’est la bombe. Même pendant leurs jeux brutaux, chaque son fort faisait objet de panique.
À part les enfants orphelins, ce dernier temps nous sommes en train d’accueillir aussi les enfants séparés. En fuyant la guerre, l’enfant se retrouve seul à deux ans, trois ans ou 5 ans d’âge.
Nous leur venons en aide en attendant la réunification familiale. Parmi les enfants séparés, il y a ceux qui vivent sans espoir de retrouver leurs familles. Nous avons réussi à réunir 4 enfants qui ont retrouvé leurs familles jusque-là. Pour les nouveaux venus, on ne sait pas encore ce qui va se passer. On essaie quand même de chercher. Beaucoup d’enfants n’ont pas encore compris ce qui se passe réellement.
D’autres ne se sont pas encore adaptés à cet espace qui n’est pas assez grand pour certains jeux. Il y a des voisins ici à Himbi qui se plaignent déjà du bruit des enfants. Il y a aussi la distance entre ici et leur école à Mugunga. On se débrouille avec les moyens à notre disposition. Il n’y a pas de fonds spécifiques jusque-là. “
Merveille Akonkwa
Pour sa part, la division des affaires sociales au Nord-Kivu travaille de mèche avec l’orphelinat la compassion pour la réunification et la recherche familiale des enfants déplacés séparés de leurs parents. La division a identifié pour seulement les camps de déplacés de Lushagala et Bulengo plus de 200 enfants déplacés séparés de leurs familles en moins d’un mois.
Cette structure d’encadrement d’enfants orphelins, par le biais de son administratrice, pense que l’adoption des enfants dans des familles d’accueil lui permettra d’encadrer d’autres vu que le nombre de nécessiteux est tellement délicat. Madame Merveille Akokwa tend la main à toute personne de bonne volonté face au besoin exprimé d’encadrement efficace des enfants déplacés séparés aux côtés des orphelins. Parmi les enfants encadrés à l’orphelinat la compassion, on peut voir des nourrissons.
Il est 16h15’, deux agents de terrain de la division provinciale des affaires sociales ramènent deux nouveaux enfants séparés à l’orphelinat la compassion. Ces enfants venus du camp de Bulengo n’ont pas pû retrouver leurs familles.
Dès leur arrivée, Faraja ( 4 ans) et Anita( 6 ans) sont bien accueillis par Madame Merveille Akokwa qui leur donne à manger à 3 minutes de leur arrivée. Avec un air abattu, les deux nouveaux venus retrouvent leurs sourires après le repas chaud. Ils se retrouvent aussitôt parmi les autres pour prendre part aux différents jeux d’enfants.
Au moins 10 civils, dont 5 enfants, sont décédés en une semaine en fuyant les combats, rapporte le Comité international de la Croix-Rouge. Depuis trois ans, des milliers d’enfants congolais de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo n’ont pas accès à l’éducation.
Ceux venus récemment de Sake et ses périphéries contraints à une promiscuité sans non dans les nouveaux camps érigés autour et à la porte de Goma sont aussi privés de l’éducation et d’autres droits des enfants entre autres les soins de santé.