Quatre acteurs, accompagnés de deux metteurs en scène et un régisseur du collectif culturel du Nord Kivu, Est de la RDC sont, depuis le 15 juillet dernier, en résidence pour l’adaptation de la pièce de théâtre » La soupe de Sidonie « . Par cette dernière, ces artistes veulent sensibiliser sur le retour à l’authenticité en mémoire de l’avènement de 1971 initié par l’ancien président Mobutu.
La pièce raconte l’histoire de Sidonie, qui dirige une ONG « humanitaire ». Citadine moderne et engagée, mais d’extraction populaire, elle a l’esprit fort occupé par un sport bien connu : la chasse aux subventions.
Ce soir, un bailleur venu des pays riches a souhaité faire connaissance avec « l’Afrique profonde ». Il est attendu à dîner par la militante, installée dans sa cour. Sidonie commence à préparer le repas. L’eau boue dans la marmite.
Boubakar, son époux, est un ingénieur au chômage, spécialisé dans la conception et la réalisation de « monuments historiques et machines spéciales».
Débouchés rares, métier ingrat,
mais passion exclusive, donc aigreur assurée. Pour Sidonie, c’est un paresseux, un phraseur. Elle ne se prive pas de le lui dire.
Boubakar espère beaucoup sur la venue du bailleur pour plaider en faveur de l’œuvre de sa vie : un restaurant panoramique en forme de léopard géant (symbole patriotique de la RDC e) Sidonie voit d’un très mauvais œil cette intention perturbatrice, susceptible de détourner à son profit l’attention du bailleur.
De Boubakar, la moderne Sidonie, adepte du planning familial, n’a voulu avoir qu’une seule grossesse. Résultat : des triplés !
Dieudonné, surnommé « Ben Laden », est adepte d’une secte islamique, qui refuse le contact avec tout ce qui touche d’une manière ou d’une autre au monde occidental. Dieumerci est un « ultralibéraliste » touché par la grâce des évangélistes born again.
Sidonie considère l’un et l’autre comme des bons à rien. Elle compte surtout sur Gloiradieu,
émigré en France. Elle a néanmoins fait appel à tous les trois pour qu’ils l’aident à préparer un repas susceptible de séduire le bailleur.
À son grand désespoir, « Ben Laden », qui ne manque pas de lui faire une petite leçon d’Islam rigoriste, lui rapporte du CHAMPIGNONS sauvage dont elle doute très fort qu’ils puissent être appréciée par le bailleur. Après avoir réuni ses maigres sous de capitaliste en mal de fonds de départ, Dieu merci n’a pu acheter que du poisson fumé. Quant à l’argent qu’elle attendait de Goiradieu, il ne viendra pas, et pour cause. La jeune femme arrive piteusement dans la cour de sa mère, expulsé de France.
Cette comédie burlesque, inspirée au départ par la pièce malienne » Bougouniéré invite à dîner « , sera interprétée par Neema Bendera, Leslie Mubambo, Kasereka Sylvain et Didi Ramazani sous la mise en scène de William Sham Weteshe et Yves Ndagano. Freddie Luanda s’occupera de la régie.
Issue du projet Make it possible, la pièce » est montée pour essayer de sensibiliser la population congolaise concernant le retour à l’authenticité, cet amour qu’on doit avoir envers son pays « , a martelé Kasereka Sylvain, alias Capulet.
L’avant première de la pièce sera jouée ce 21 Août à Goma avant de pouvoir être présentée entre le 23 au 28 Août à la onzième édition du Festival Ngoma, cette rencontre internationale des arts de scène qui se déroule à Kisangani, cette autre ville congolaise située au Nord Est du pays.
David Kasi