Au cours d’un entretien avec un expert comptable ce jeudi 09 janvier 2019 à Goma, il a été question de parler brièvement de la dépréciation de la monnaie nationale congolaise sur le marché.
Pour le professeur Déo Bengeya de l’ordre national des experts comptables( ONEC),
« Cela provient trop souvent de l’inflation et que la masse monnaitaire devient importante de sorte que la tendance généralisée sera qu’il y ait hausse de prix ».
Il poursuit en affirmant que,
« Les faits économiques sont têtus, d’où il faudrait que la normalisation puisse s’en suivre et c’est le pays, à travers la banque centrale, qui va reconnaître qu’il y a dévaluation de la monnaie et cela est théorique d’abord ».
S’il faut parler de la pratique, l’expert a conduit son explication en disant,
« Notre monnaie a résisté contre vents et marées mais aujourd’hui elle perd progressivement sa valeur face aux devises étrangères.
Notre souhait est que notre monnaie soit forte, mais pour y arriver, même si c’est pas une mince affaire, il faut que la banque centrale puisse avoir des réserves ».
Les solutions sont paliatives et les mesures qui peuvent être, à court terme, injecter des devises sur le marché.
S’il n’y a pas assez de réserves c’est un problème.
Et sur ce, il faudrait alors réduire les dépenses publiques. Ces dépenses peuvent être à la base de l’augmentation des masses monnaitaires en circulation, indique le professeur Déo Bengeya.
S’agissant des solutions à long terme, il a proposé que la première doit être de procéder à l’exportation des matières premières, car ça aidera à soutenir la monnaie, l’économie nationale tout en évitant les nouvelles planches sans avoir un soutien dans les réserves.
Le cas d’espèce dépend de la confiance que la population donne à sa monnaie.
» La population doit aussi avoir une sensibilisation, car avoir un billet de 20000FC c’est comme avoir vingt billets de 1000Fc ».
Pour le cas de la divergence du taux de change ou l’uniformité du taux de change, l’expert comptable a apaisé.
» Ce sont des spéculations auprès des cambistes des rues, des commerçants, mais il y a un taux officiel. Il y a aussi ceux qui profitent de la situation géographique des zones dans lesquelles ils se trouvent pour fixer un taux.
Une situation très visible mais déplorable dans les differents milieux de la ville de Goma et de la RDC en général ».
Dans la même suite d’idée, il a proposé qu’on érige, ou qu’on installe, des maisons de change reconnues pour stabiliser l’uniformité du taux de change dans les coins et recoins du pays.
Faire cela d’une manière officielle faira à ce que l’activité de change quitte le secteur informel vers le secteur formel.
Et du coup, l’état pourrait aussi y déclarer des impôts.
-Par Didier Bujiriri